Les plantes médicinales en pratique. Quel herbaliste êtes-vous?

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Les plantes médicinales ce n’est pas que pour faire des tisanes ! Savoir employer les plantes dans votre quotidien est une richesse incroyable qui va bien plus loin que soulager un rhume ou un muscle douloureux. Alors quand Marie, herbaliste, m’a demandé de parler de ma vision de l’herboristerie j’ai sauté sur l’occasion. Parallèles et diagonales dans tous les sens, je vous emmène dans un parcours unique à la découverte des herbalistes. Vous découvrirez comment les plantes médicinales peuvent vous aider à vivre dans un environnement moins pollué.

Qui connaît les plantes médicinales aujourd’hui ?

Marie Nauleau est herbaliste. Elle réalise des consultations pour permettre aux personnes qu’elle accompagne de restaurer l’équilibre de leur corps avec les plantes médicinales. Les plantes ne sont pas des médicaments, et Marie n’est ni médecin ni pharmacien.
Sa pratique de l’herboristerie, c’est la phytothérapie. Cela consiste à avoir une vision globale et holistique du corps et de ses mécanismes.


Les plantes médicinales : réservées aux herbalistes ?

Le métier d’herboriste n’existe plus. Depuis 1941, le diplôme d’herboriste n’existe plus en tant que tel.

Depuis les années 1980, et les derniers herboristes diplômés d’école de Médecine, 11 écoles d’herboristerie ont vu le jour en France. Ces écoles forment chaque année de plus en plus de personnes attirées par l’usage des plantes, dans une optique personnelle ou professionnelle.

Aujourd’hui il n’existe plus d’herboriste, mais toute une palette d’herbalistes!

La profession est kaléidoscope, et chacun fait vivre sa pratique avec son coeur, sa personnalité, son énergie.

C’est ce qui a donné à Marie Nauleau l’idée de conduire une série d’interview sur la pratique de l’herboristerie (à regarder sur son compte Instagram).

Vous pouvez aussi retrouver mon interview de Christophe Bernard en 2019 sur ce qu’est un herbaliste aujourd’hui.


Qui sont les herbalistes ?

Je vous partage une vision très personnelle des métiers de l’herboristerie. J’espère qu’elle vous donnera l’envie de découvrir davantage les personnes qui exercent.

Le praticien en herboristerie

Il cherche à restaurer les équilibres et à aider le corps à faire son travail pour nous garder en forme. Les plantes médicinales sont employées pour restaurer le bon fonctionnement des systèmes (digestif, respiratoire, hormonal …). Le praticien cherche donc à travailler dans la prévention des maladies et des problèmes de santé.

Seul un médecin pourra poser un diagnostic et donner une prescription adéquate.

Voici pour la première pratique : l’herbaliste conseil.

Certains choisissent de se spécialiser dans un domaine : les cycles féminins, la fertilité, la grossesse, les troubles digestifs…

Marie-Nauleau-Phytotherapie

Marie Nauleau : herbaliste conseil


L’herbaliste producteur et l’herbaliste cueilleur de plantes médicinales

Pour avoir de belles plantes médicinales dans nos placards, il faut des paysans herboristes engagés. Et ce n’est pas un métier facile ! Entre les flous de la règlementation, les difficultés liés au métier (le travail de la terre, la cueillette) et les aléas du marché : être paysan herboriste aujourd’hui c’est nécessairement par passion.

Si vous en croisez autour de vous ou pendant vos vacances, prenez le temps d’aller à leur rencontre. Faites-leur parler de leur passion, de leurs plantes. Ils vous diront comment elles poussent, comment ils les récoltent avec amour puis les distillent des heures durant pour en extraire l’élixir merveilleux.

Vous trouverez chez eux des assemblages de tisanes pensés avec soin, et une grande qualité de plantes sauvages la plupart du temps.

herbaliste producteur de plantes médicinales


L’herbaliste de comptoir : conseiller les plantes

Rien à voir avec le comptoir du bar du coin, quoi que … Le comptoir c’est l’équivalent de l’officine du pharmacien.

Pour l’herbaliste, c’est son commerce. Le lieu où il accueille ses clients. Il prend le temps de discuter avec eux, de les comprendre pour leur parler des plantes.

L’herbaliste a un rôle essentiel de conseil. Il connait sur le bout des doigts toutes les plantes en vrac de son armoire aux plantes.

Il saura dire à chacun celles qui lui correspond et celles qu’il devrait éviter.

Son talent : trouver les plantes pour chaque personne.

Une des dernières herboristeries à Paris, place de Clichy

L’herboristerie traditionnelle, place de Clichy à Paris


L’herbaliste familial

Encore une autre pratique. C’est l’herbaliste qui a étudié (longtemps), c’est formé dans une école d’herboristerie et pratique dans son cercle familial. Loin d’être anodin, son travail est essentiel : il fait vivre le savoir des plantes ! C’est lui qui transmet aux générations futures et à ceux qui veulent bien l’écouter, toute la sagesse du monde végétal.

Il fait le lien entre pratique ancestrale et vie moderne.

herboristerie familiale

Ma réserve de plantes médicinales pour prendre soin de ma famille

A la croisée des chemins : l’herbaliste passeur de savoir

C’est un terme que j’ai emprunté à Christophe Bernard. Il est tellement approprié à ma vision de mon métier : je fais passer le savoir.

Pour que l’herboristerie et les plantes médicinales vivent, je crois que les plantes doivent entrer dans nos vies. Trouver leur place dans nos rythmes modernes, nos contraintes, nos exigences.

Alors j’associe mon savoir d’herbaliste, ma pratique, mes promenades en forêt, mes inspirations et l’énergie de la nature.

carnet de recettes DIY

Mon carnet de recettes à base de plantes


L’herbaliste sensoriel : entre magie et savoirs des plantes médicinales

La Green Witch comme disent les anglais. Dans ma pratique des plantes il y a beaucoup d’intuition (appuyé sur un savoir précis, je vous rassure).

Je fais appel à l’énergie qui m’entoure, aux plantes qui m’appellent quand je croise leur chemin. C’est toujours quand j’en ai besoin que je vais remarquer une plante médicinale dont les propriétés vont m’aider.

Aussi lorsque j’ai besoin des plantes, je ne commence pas par chercher dans les livres. Je commence par chercher les plantes autour de moi. Et je trouve toujours celle dont j’ai justement besoin, à ce moment précis.

Les fumigations de plantes sont aussi une belle façon de purifier les énergies, et d’assainir l’air (la Sauge par exemple a des vertus antibactériennes et antivirales).

Je fais souvent le parallèle avec la vision « magique » et spirituelle des plantes (lisez celles du Gui et du Genêt à balai par exemple).

C’est un bon exemple je pense de l’herbaliste aux mille facettes qu’on peut trouver aujourd’hui comme hier.

Cette herboristerie ne ressemble à personne : c’est la mienne, et peut-être bientôt la vôtre. Car j’ai à cœur de vous donner le goût de découvrir les plantes.

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Les plantes ont toujours été utilisées pour leurs propriétés énergétiques et spirituelles


L’herbaliste enseignant, lien avec la tradition des plantes

Je ne réalise pas de consultations mais j’enseigne dans mes formations en ligne ou encore dans les ateliers que j’anime en entreprise.

L’herbalisme c’est vivre les plantes pleinement, dans tous les aspects de notre vie. J’invite ceux que je forme à chercher les plantes qui leur correspondent, qui les appellent. Et à redécouvrir les remèdes oubliés (hydromel, alcoolatures, vin et vinaigres).

vinaigre de plantes médicinales

L’Oxymel : entre vinaigre médicinal et miel médicinal


Vous pouvez apprendre dans ma formation « Les cosmétiques de l’herbaliste » comment créez vos cosmétiques avec les plantes. Une belle façon de prendre soin de votre peau et de découvrir les bienfaits de la nature. C’est ludique et totalement addictif.

En parlant d’addiction : ma formation Savons naturels est encore une autre porte pour plonger dans la magie des plantes : huiles, couleurs, textures, décors …. Mes élèves s’amusent, dépassent leur limites et s’approprient les plantes médicinales.

Comme vous le verrez dans l’interview qui suit : faire vos produits avec les plantes permet de remplacer des produits synthétiques. Peu à peu, vous faites de la place autour de vous et vous pouvez vivre dans un environnement plus sain.

Faire ses produits à base de plantes, cela change tout !

Extraits de mon échange avec Marie (je vous invite à visionner la vidéo).

Eliminer les toxiques grâce aux plantes médicinales

Marie : Caroline, tu vas nous parler d’un sujet que je n’ai pas encore abordé dans les interviews, avec les précédents invités.

Tu t’es formée à l’ELPM (Ecole Lyonnaise des Plantes Médicinales) en tant qu’herbaliste.

Tu as développé un énorme savoir autour de la fabrication des cosmétiques en intégrant des plantes.

Autour de la fabrication de tous les produits naturels qui permet d’avoir un environnement sain.

Et on sait qu’une exposition chronique à des substances qui sont issues de la chimie de synthèse peuvent s’avérer délétères pour la santé.

On sait qu’il y a un énorme enjeu en fait autour de ça et c’est assez simple et assez ludique aussi d’apprendre à faire soi-même ses produits naturels.

Donc toi, tu proposes des formations, tu proposes aussi des accompagnements à des entrepreneuses, pour les aider à développer leur activité et trouver les clients qui leur correspondent.

Je me suis laissée guider par les plantes

Caroline : Comment je suis arrivée aux plantes ?

En fait, j’ai suivi mon intuition. C’est assez étonnant de dire ça.

Parce que j’étais dans le marketing. Et j’ai travaillé 20 ans dans le marketing, à inventer des services et à les commercialiser dans de grands groupes.

Petit à petit, j’ai senti cet appel de la nature qui déjà m’a poussé à déménager.

Et un jour, je m’en souviens très bien, j’étais en train de déjeuner et tout d’un coup, ça m’est arrivé comme ça !

Je me suis inscrite à l’école des plantes dans l’après-midi. Pour une formation de trois ans en herboristerie, en n’ayant pas du tout mesuré la tonne de travail que ça allait être !

J’avais déjà commencé à partager mon cheminement sur mon blog effectivement, autour des toxiques.

Ce que j’appelle les toxiques et les polluants, que j’appelle même « les toxi-polluants ».


Au départ : pour prendre en charge l’eczéma des enfants

Comme beaucoup de mamans, j’ai eu des enfants qui avaient une peau à problème. En fait une peau hyper réactive.

Ils ont tout de suite manifesté sur leur corps la réaction aux substances synthétiques auxquelles moi, en tant qu’adulte, je ne réagissais plus.

Donc j’ai absolument voulu trouver une solution !

Et j’ai commencé par beaucoup faire de recherches.

C’est ça qui m’a conduit à vraiment aller très loin dans l’autonomie avec les ingrédients naturels.

remèdes naturels eczema bébé

Ma fille à 18 mois : de l’eczéma sur les bras et les jambes

Les plantes entrent dans mes crèmes pour les enfants

J’avais déjà dans la tête de cet appel que je n’avais pas encore identifié pour les plantes. Aussi j’avais commencé à faire pousser des plantes médicinales sur mon balcon.

Naturellement je commençais à les mettre dans tous mes produits.

Donc, j’ai fait mes premières crèmes pour l’eczéma de ma fille avec de la bourrache.

Je ne savais pas trop encore, mais voilà, je commençais à en mettre.

Et aujourd’hui, après être formée à l’herboristerie, c’est ce que je trouve extraordinaire.

C’est que c’est un vrai cheminement pour vivre mieux au naturel. Et il y a tellement de façons de le faire !


Employer les plantes médicinales dans tous les domaines de la vie

J’utilise les plantes dans tous les domaines de ma vie.

On va les prendre dans le jardin, on les fait sécher, on les transforme. Et aujourd’hui, c’est vraiment ce que je fais.

Ce que je partage sur mon blog et sur mes différents réseaux, c’est comment comprendre ce dont on a besoin.

Parce que chaque personne est différente.

Et même quand on parle de produits naturels, de cosmétiques, on réagit tous différemment.

Pour commencer, il faut faire un premier travail : se réconcilier avec son corps.

Pour savoir ce dont on a besoin pour ensuite aller chercher les bonnes plantes.

plantes pour une detox au printemps

Des plantes communes que vous pouvez cueillir vous-même : bouleau, pissenlit, ortie …


Savoir transformer les plantes selon ses besoins

Et puis après, j’enseigne les pratiques de l’herboristerie traditionnelle pour transformer les plantes.

Ça va être une infusion par exemple. Mais quand on fait une infusion, on peut faire plein de choses.

On peut faire un shampoing, faire des crèmes, on va faire des toniques pour les cheveux, des toniques pour le visage …

On peut se faire des soins quand on a la peau irritée, ça va très loin.

Donc je parle de ces différentes formes galéniques. L’infusion, la teinture, les macérations.

Je fais énormément de macérats huileux.


Avec les plantes médicinales on peut se passer d’huiles essentielles

Je vois qu’il y a énormément de personnes qui s’intéressent à la cosmétique naturelle. Et je trouve que c’est super.

De la même façon, faire ses produits ménagers naturels, c’est top.

Par contre, ce n’est pas bien de le faire en utilisant des huiles essentielles.

Je vais le dire clairement parce que les huiles essentielles sont des ressources qui sont très précieuses !

Quand on mesure la quantité de plantes qu’il faut pour faire un litre d’huile essentielle, on n’a plus du tout envie d’en mettre là où on n’en a pas besoin.

Et quand on fait ça, on s’inscrit aussi dans une démarche de préservation du vivant, de préservation de la planète.

C’est contreproductif finalement d’aller chercher sur étagères des huiles essentielles qui sont très puissantes mais qui ne sont pas utiles.

Et c’est pour ça que je vous parlais des macérâts parce que c’est une belle façon d’extraire les molécules des plantes dans une forme liquide très facile à utiliser.

formation en ligne : les cosmétiques de l'herbaliste

Comment les plantes permettent de vivre dans un environnement plus sain

On ne voit plus le monde qui nous entoure de la même façon

C : Dans mes formations en ligne, c’est que je vois vraiment : la transformation de mes élèves qui, au départ pour la plupart, viennent dans mes formations parce qu’elles ont

cette envie de prendre soin d’elles autrement. Et en fait, en pratiquant de la façon dont je pratique, elles découvrent le monde des plantes. Vraiment.

Et ça, c’est quelque chose de génial.

M : De mettre la main à la pâte, ça peut donner un rapport un peu différent au monde qui nous entoure aussi.

C’est la base de l’autonomie.

recette maison de shampoing à l'avoine

On peut aussi mettre des plantes dans les shampoings !


Faire soi-même et éliminer les toxiques

M : Plus on arrive à faire de choses soi-même, plus on peut s’affranchir de substances externes.

Plus on a confiance aussi dans ce avec quoi on est en contact au quotidien.

Parfois certaines maladies qui tombent comme ça et qui sont difficiles à vivre peuvent nous amener quand même aussi à cheminer vers un lien un peu différent au monde qui nous entoure.

C : Oui, c’est vrai et je l’ai observé beaucoup. Il y a beaucoup de personnes qui sont dans des situations, des parcours de santé un peu compliqués, qui arrivent à ce déclic qui permet d’épurer et de chercher à vivre dans un environnement plus sain.

Au départ, c’est une démarche qu’on fait pour soi, qui s’élargit.

M : On vient introduire dans votre vie les plantes que ce soit sous forme de tisane, que ce soit dans votre environnement extérieur, et cetera. Et finalement, on a plus la place pour les autres produits.

recette tisane calmante

Un moyen de se protéger des perturbateurs endocriniens

C : Et il y a un autre moment qui est clé.

La puberté c’est une période d’exposition critique aux perturbateurs endocriniens.

Puisqu’il y a un développement cellulaire, un développement hormonal.

Et c’est aussi l’âge où les petites filles commencent à être de plus en plus en contact avec des substances toxiques parce qu’elles sont intéressées par les soins du corps, par

pas mal de choses qui les font rentrer dans la vie adulte.

Et je pense que c’est vraiment à ce moment-là aussi qu’il y a un gros tri à faire et c’est le moment aussi de les faire entrer dans un chemin différent.

Pour moi, c’est une étape clé.

M : Et ce qu’il faut savoir aussi c’est que les perturbateurs endocriniens, c’est un mode de fonctionnement un peu particulier. Ce n’est pas forcément la dose qui fait le poison, contrairement à pas mal d’autres substances.

Ca peut agir à de toutes petites doses, infimes.

Et c’est surtout la régularité de l’exposition qui compte en fait.

Les perturbateurs endocriniens se cachent dans de nombreux produits du quotidien

Les perturbateurs endocriniens se cachent dans de nombreux produits du quotidien


Les perturbateurs endocriniens à l’origine de pathologies courantes

Marie : C’est vrai qu’au quotidien, il faut essayer de les fuir de les bannir autant que possible parce qu’aujourd’hui, ça pourrait aussi jouer dans les problématiques qu’on rencontre souvent d’hyper oestrogénie relative.

Il y a énormément de femmes qui ont des symptômes prémenstruels assez importants.

Et on sait que les substances qu’on appelle xénobiotique et qui ne sont pas les bienvenues dans notre organisme peuvent justement

influencer dans le mauvais sens la balance hormonale.

Et ça, c’est une vraie problématique de santé publique qui n’a pas encore été vraiment prise au sérieux, je crois.

Pour conclure, j’espère vous avoir montré comment les plantes médicinales peuvent vous aider dans votre vie quotidienne, de façon très simple.

De la pratique traditionnelle avec un objectif de restaurer ou conserver la santé, jusqu’aux soins du corps, de la peau, l’entretien de la maison et même la mobilisation des énergies.

Tout un monde à découvrir et à aimer !

Et vous, où en êtes-vous avec les plantes ?  Quel herbaliste aimeriez vous être ?

Envie d’apprendre à créer vos cosmétiques vraiment naturels, avec des plantes ? Découvrez la formation « Les cosmétiques de l’herbaliste »