La connexion avec la nature fait de nous de meilleures personnes
La connexion avec la nature que nous avions oubliée est essentielle pour un bon fonctionnement du corps et de l’esprit. Ce n’est pas juste un privilège de maison secondaire, de provincial, de vie à la campagne. C’est un état d’esprit, un chemin, une façon de voir le monde, que chacun peut et devrait cultiver. Dans cet article, vous apprendrez comment le lien à la nature fait de nous une meilleure personne : plus heureuse, en meilleure santé et plus responsable. Concrètement, je vous propose de découvrir 3 outils pour travailler votre connexion à la nature même si vous ne pouvez pas sortir de chez vous.
Connexion avec la nature : comment vivre plus heureux et plus responsable ?
Nous savons tous intuitivement, qu’un grand bol de nature fait du bien à la santé et au moral. En réalité, c’est bien plus que cela. Et les effets ont même été mesurés par plusieurs études. L’une d’elle, conduite récemment par un groupe de recherche universitaire au Royaume-Uni nous apprend comment de petits gestes quotidiens, répétés, ont un effet spectaculaire sur le moral, le bonheur et la santé.
En 2016, l’université de Derby et l’association britannique « Wildlife Trust » ont demandé à des volontaires de s’engager pour 30 jours de nature. Il s’agissait chaque jour, pendant un mois, de faire quelque chose en lien avec la nature. Pas forcément des choses compliquées, le but était de se tenir à une action quotidienne comme grimper à un arbre, faire une couronne de fleurs, planter des fleurs sauvages, écouter le chant d’un oiseau, ramasser des galets …. L’association a même fourni une liste d’idées « sauvages » pour les 18 400 participants. Parmi-eux plus de 350 répondants à un questionnaire avant et après l’opération ont permis de collecter des données précises, pour mesurer les effets positifs sur la santé et le bonheur, mais également sur les comportements sociaux.
Retrouver le lien avec la nature rend plus heureux
Cette étude a permis de mesurer un sentiment de bonheur plus élevé. Les participants se sont aussi déclarés en meilleure santé (+30 %) par rapport au début de l’expérience. Ce qui est intéressant c’est de noter qu‘il ne suffit pas de mettre un peu de vert chez soi ou dans un lotissement pour que les gens se sentent détendus et heureux. Il faut s’engager physiquement et mentalement pour retrouver la connexion avec la nature. Par exemple, planter des fleurs pour les abeilles, mettre un hôtel à insecte, construire un abri pour les mésanges, prendre soin de ses plantes …
La connexion avec la nature nourrit le bien-être et le sens de la vie. Elle aide à réguler nos émotions et participe au sentiment d’être connecté.
L’immersion dans la nature prévient des maladies
Savez-vous que les arbres diffusent des molécules aromatiques ?
Si vous avez déjà utilisé l’huile essentielle de Pin sylvestre, vous en avez fait l’expérience.
Les molécules aromatiques diffusées par les arbres ont des propriétés antivirales et antimicrobiennes (ce sont les monoterpènes comme l’α-pinene, le limonene…). Et lors d’une longue marche en forêt, elles sont inhalées et pénètrent dans le corps par les voies respiratoires. C’est donc une diffusion aromatique géante ! D’ailleurs vous pouvez le ressentir si vous vous promenez dans une forêt de résineux. Au bout de quelques heures, si vous êtes attentif, vous avez le sentiment de respirer mieux, plus profondément. En effet, ces molécules (les monoterpènes) sont antiseptiques atmosphériques, antivirales, expectorantes, antioxydantes et certaines ont même des propriétés pour prévenir les cancers.
Une promenade en forêt (longue, il ne suffit pas de sortir le chien) augmente l’activité des cellules immunitaires (NK). Une étude Japonaise de 2009 a comparé les analyses d’urine et les analyses de sang de 2 groupes : l’un qui a passé 3 jours et 2 nuits en forêt et un groupe qui est resté en conditions ‘normales’. Le taux de ces cellules immunitaires était significativement plus élevé, et cet effet a été mesuré pendant 30 jours après la sortie en forêt.
Faire un bain de forêt pour renforcer le système immunitaire et réduire le stress
Au Japon, ces « bains de forêts » qu’on appelle Shinrin-yoku sont proposés depuis les années 1980, comme une activité de relaxation et de gestion du stress.
Un bain de forêt, c’est à dire une immersion dans la forêt, tous les mois, permettrait donc d’être en meilleure santé (par un système immunitaire renforcé), et de lutter contre le stress, l’anxiété et la dépression.
Pour en profiter, vous avez le choix : partez camper, initiez-vous au bushcraft, faites des randonnées en famille ou encore participez à un stage de bain de forêt.
Plus de nature crée des comportements plus responsables
Encore plus efficace que les campagnes d’information Greenpeace et moins anxiogène que l’inatteignable zéro déchet. Retrouver la connexion avec la nature, avec la terre, modifie durablement nos habitudes de vie.
Sans effort, nos envies, notre vision du monde sont transformés. J’en ai fait l’expérience et c’est vrai que petit à petit, on observe le monde qui nous entoure différemment. On prend conscience des réactions en chaîne, et on n’a plus envie de participer à tout cela.
Cela n’a rien d’ésotérique, de magique. Cet effet a été mesuré auprès de 4 960 familles dans une étude anglaise de 2019. Les personnes qui sont au contact de la nature une fois par semaine ont :
- Un mode de vie plus respectueux de l’environnement : trier, recycler, acheter local, emprunter des modes de transports doux …
- Une plus grande implication dans la protection de l’environnement : faire du volontariat, participer à des associations, contribuer financièrement à des fonds de protection de l’environnement
- Plus d’empathie et de capacité à être en lien avec les autres.
C’est donc un pas significatif pour prendre soin de notre Planète et créer un mode de vie durable. En ces temps de bouleversements intenses, la connexion avec la nature est un médicament indispensable.
3 outils pour cultiver la connexion avec la nature, même quand on ne peut pas sortir de chez soi
1. Observer la nature en conscience au travers des 5 portes
Depuis le début de cet article, vous vous dites, ce n’est pas pour moi… Je vis en appartement, dans une grande ville. Et bien non, justement. Cultiver le lien avec la nature, ce n’est pas réservé qu’aux personnes qui ont un jardin ou qui peuvent partir dans la forêt le week-end.
- Le contact : aller vers la nature et mobiliser ses sens : ouvrir la fenêtre pour écouter les oiseaux, observer le mouvement des feuilles dans les arbres, toucher les arbres, sentir l’herbe.
- La beauté : être attentif aux aspects esthétiques de la nature, apprendre à les observer dans les détails. Pour cela vous pouvez regarder des tableaux (profitez des visites de musées virtuelles …) ou encore des documentaires sur les chaînes nature. Dessiner, peindre.
- Le sens : s’interroger sur le sens que la nature à pour nous. Quel est votre arbre préféré ? Qu’est-ce que cela évoque en vous ? Pourquoi ?
- L’émotion : créer un lien affectif avec la nature. Laissez les émotions naturellement venir en vous. Observez ce qu’une promenade en forêt provoque chez vous ? Que ressentez-vous lorsque vous marchez dans l’herbe ? Quand vous touchez un arbre ? Et lorsque vous vous occupez de vos plantes d’intérieur ?
- La compassion : que pourriez-vous faire pour la nature ? Comment pourriez-vous respecter davantage ce qui vit ? Quels sont les gestes que vous avez envie de faire ? Par exemple, faire sortir un insecte plutôt que l’écraser, composter pour rendre à la terre, désherber à la main.
C’est en étant attentif à ces 5 aspects de la connexion à la nature, que le lien se crée.
2. Faire des exercices qui vous relient à la nature, depuis chez vous
- Prêter attention au chant des oiseaux
- Observer les feuilles sortir sur les arbres
- Prendre soin de vos plantes d’intérieur
- Regarder des documentaires
- Visiter un musée à distance (d’histoire naturelle, de peinture classique …) : La National Gallery de Londres pour y retrouver Monet, ou le Metropolitan Museum of Art à NY … Voir plus bas pour d’autres idées
- Dessiner, peindre des plantes, des fleurs ou des paysages… même si vous n’êtes pas un artiste. Téléchargez un mandala, un coloriage.
- Participer au challenge Vigie nature : pour recenser les oiseaux des jardins. Tous les jours pendant le confinement, consacrez 10 minutes à recenser les oiseaux de votre jardin. Participer au projet oiseaux des jardins.
Les données seront compilées à la fin du confinement pour aider les scientifiques à mieux comprendre le comportement des oiseaux qui visitent les jardins. Il y a même une fiche d’observation pour vous aider.
3. Méditer pour vous connecter au grand réseau de la vie
Finalement, au travers du lien avec la nature, ce que nous recherchons c’est le sentiment d’être connecté à un ensemble plus grand que soi. Cela nourrit notre besoin de relation et d’appartenance y compris pour les personnes isolées ou les plus solitaires.
Le lien avec la nature permet de réaliser que tout est en tout, c’est le grand réseau de la vie. Cela, vous pouvez le sentir en pratiquant la méditation. Pourquoi pas, au pied d’un arbre ?
L’éducation en nature : une alternative pour développer les compétences des enfants
Nous sommes faits pour être dehors, et pas derrière un écran. Les enfants, plus encore que nous, ont ce lien spontané et inné avec la Nature. Il suffit d’observer la joie d’un enfant sauter dans une flaque d’eau ou courir dans un champ pour s’en souvenir.
Dans son livre « La famille buissonnière« , Marie Gervais, auteur et blogueuse (education-creative.com) explique les bienfaits de la vie naturelle et les compétences que les enfants développent au contact de la Nature. Sur son blog comme dans son livre, Marie Gervais propose des activités simples et accessibles à mettre en pratique en famille.
Cultiver le lien avec la nature permet de développer des compétences clé
Au grand air et au contact de la nature, les enfants développent d’autres compétences :
- L’estime et la confiance en soi : en leur laissant franchir des obstacles et résoudre des problèmes par eux-mêmes
- La capacité à prendre des risques et à oser
- Le développement moteur :courir, sauter, grimper …
- La motricité fine : attraper, toucher, cueillir, construire …
- La créativité et l’imagination : par le jeu, la préhension des matériaux à disposition
- La patience et la persévérance : construire une cabane, planter et prendre soin des jeunes plants
- L’empathie et le lien aux autres : apprendre à prendre soin de la nature c’est aussi prendre soin des autres et coopérer pour le faire
- La responsabilité et le respect de l’environnement : en vivant pleinement l’impact de nos actions sur la nature
Ainsi, les enfants prennent conscience de leur impact sur l’environnement et de l’importance des réactions en chaîne. Ils apprennent que tout est lié : le soleil et la plante, la terre et l’eau, les animaux et l’herbe qui les nourrit, les hommes qui dépendons des cultures et des animaux pour notre survie.
Éduquer les enfants avec la nature, c’est leur offrir la chance de comprendre ce que nous avons oublié : la nature n’a pas besoin de nous, mais nous en dépendons terriblement.
C’est aussi une façon de leur montrer comment trouver les ressources en eux, pour acquérir les apprentissages essentiels.
Forest school : quand la nature favorise les apprentissages scolaires
Le contact avec la nature favorise aussi les fonctions cognitives et la concentration. Le cerveau au repos est plus créatif et plus favorable aux apprentissages. C’est aussi une façon d’apprendre différemment, par l’expérience et par le jeu qui est particulièrement bénéfique aux enfants qui souffrent de troubles de l’attention.
Les écoles en nature ou même en forêt existent dans plusieurs pays (en Suisse pour les petits) mais aussi en France. Le réseau forest school recense les écoles alternatives qui proposent aux enfants d’être au contact de la nature par tous les temps. Des initiatives commencent à émerger dans certaines écoles maternelles publiques :)
Comme nous l’avons vu au début de cet article, le lien avec la nature apaise. Un corps et un cerveau calme, c’est un enfant plus concentré et plus créatif. Les apprentissages sont aussi favorisés par le cadre naturel, par le jeu et par la liberté donnée aux enfants.
Les cours d’école en France n’ont pas été pensées pour les enfants, ce sont des espaces prévus pour être facile d’entretien et sécurisés. Moïna Fauchier-Delavigne, journaliste spécialiste de l’éducation, auteure avec Matthieu Chéreau de L’enfant dans la nature : pour une révolution verte de l’éducation. (Extrait d’une émission parue sur France Culture)
Et-vous, où en êtes-vous ? Comment vivez-vous la nature ou l’absence de nature ?
Ressources :
- Le blog du professeur Miles Richardson : findingnature.org.uk
- Effect of forest bathing trips on human immune function. Qing Li. Janvier 2010
- The relationship between nature connectedness and happiness: a meta-analysis. Colin A. Capaldi, Raelyne L. Dopko, and John M. Zelenski. Septembre 2014
- 30 Days Wild: Development and Evaluation of a Large-Scale Nature Engagement Campaign to Improve Well-Being. Miles Richardson, Adam Cormack, Lucy McRobert, Ralph Underhill. Février 2016
- Podcast France Culture sur l’éducation en nature
- 10 musées en ligne à visiter
- 12 World-Class Museum You Can Visit Online
D’après les travaux de Nature connectedness research group. University of Derby. UK.
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